Nous gardons le souvenir de votre foi active (1 Th 1,3)
En participant aux quatre sessions du synode des jeunes, je ne suis pas tombé dans un groupe de réflexion ennuyeuse et désabusée. C’est un lieu dans lequel je n’ai jamais entendu la formule : Ce n’est plus comme dans le temps ! Au contraire, l’ambiance était joyeuse et le travail très bien organisé. On ne perdait pas son temps et on n’était pas épuisé.
Comme la préparation avait été très précise, les ateliers qui examinaient les questions avaient immédiatement les mêmes repères, grâce aux personnages qui avaient reçu un prénom de la Bible (Zachée, etc.). Et quand les votes sur les futurs décrets ont eu lieu, tout le monde savait ce qu’il fallait modifier, corriger, supprimer, distinguer et publier. Et personne ne s’est senti mis de côté.
J’ai perçu que les participants au synode des jeunes attendaient beaucoup des chrétiens pour leur initiation à la foi et pour exercer des responsabilités. Ma surprise était grande quand ils parlaient de la liturgie dominicale et, surtout, des homélies.
Je suis toujours étonné de leur capacité à passer, en un instant, du chant explosif à la prière silencieuse, une prière qui peut durer…
Certes, plusieurs parmi les membres du synode des jeunes ne se sentent pas toujours accueillis dans les assemblées liturgiques ou les rencontres pastorales dominées par les adultes d’un âge certain. Et, malgré cela, ils espèrent trouver leur place et progresser dans la vie selon l’Évangile. Les décrets qu’ils ont retenus montrent bien qu’ils s’impliquent dans la vie ecclésiale.
Ils rappellent aussi qu’être chrétien dans une société où les jeunes chrétiens sont très peu nombreux entraîne non pas le repli sur soi, mais bien le désir de partager sa foi, une Bonne Nouvelle pour tous. Et, de plus, ils ont une relation personnelle avec le Seigneur qui les appelle et les envoie en mission.
J’entends souvent dire que les jeunes chrétiens ne sont plus nécessairement liés à une paroisse, un lieu de culte, une communauté territoriale. Au synode des jeunes, je me suis rendu compte du contraire. Beaucoup, quand ils parlent des chrétiens, pensent à ceux qui sont proches au plan territorial. Cela m’a interpellé. Y compris pour ce que le diocèse est en train de vivre pour la Refondation des paroisses. À suivre donc.
Merci au Service pastoral des jeunes et à bien d’autres instances diocésaines, dont l’enseignement, pour la préparation, la réalisation et la mise en œuvre des décrets du synode des jeunes (2015-2016).
Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai
Éditorial de Paraboles 88 (3e trimestre 2016, p. 2)